jeudi 20 décembre 2007

Samedi 21 juin 2003

Départ discret de ce petit coin de campagne vers 9h00. Sur les autres bateaux tout est encore calme, ils doivent déguster une grasse matinée. Voyage tranquille, ce canal est merveilleux. Je le redirais encore souvent sans doutes. Les sentiments que l’on ressent sont difficiles à exprimer. On est attaché à la nature toute proche, à chaque instant le regard se pose sur quelque chose de nouveau avec des transitions toutes en douceur. L’esprit est en apesanteur, on a l’impression de flotter. Ce qui est rassurant quand on est en bateau. Dans cette section, il y a beaucoup de travaux sur les rives. Mais il reste le curage car le niveau est déjà bas (-20 à -30 centimètres par rapport au niveau normal). Nous voulons le soleil dessus et l’eau dessous ! Passage à Tonnerre, là encore de vieux souvenirs professionnels. L’usine Thomson pour qui je travaillais est fermée, et un atelier sert de fabrique de parquet. Quel dommage, quel gâchis. Déjeuner dans l’écluse de Tonnerre où j’ai dérangé l’éclusière qui avait sans doute beaucoup d’autres choses à faire que de faire passer les bateaux. La balade se poursuit dans un paysage vallonné, il est agrémenté de beaucoup de passage d’écluse. C’est ça le bonheur du marinier. Parfois 10 minutes suffisent pour passer l’écluse, parfois ½ heure ou ¾ heures sont nécessaires pour que l’éclusier s’aperçoive qu’il a son travail à faire. On ne peut pas bricoler dans son garage et surveiller le passage des bateaux. Arrivée à Lézinnes, passage de l’écluse, le port est juste après. Il est grand, il n’y a que moi. Les anneaux sont cassés et il n’y a plus d’eau potable. Un indigène m’explique que c’est parce qu’il n’y a pas assez de bateaux qui s’arrêtent. Je lui explique que si les bateaux ne s’arrêtent pas c’est parce qu’il n’y a rien pour les accueillir. Encore beaucoup à faire pour développer ce canal, et pas seulement des travaux. Je suis seul ce soir, ici le téléphone ne passe pas. Mais c’est aussi cette solitude que je suis venu chercher. Comment vais-je en sortir ?