jeudi 20 décembre 2007

Dimanche 22 juin 2003

Départ de Lézinnes vers 8h45 dans les sinuosités du canal. Les 4 écluses suivantes ont été automatisées. Plus exactement auto gérées. Je rentre dans l’écluse, je grimpe à l’échelle avec mes deux cordes. En haut, avec une main je tiens la corde avant, avec l’autre je tiens la corde arrière et avec la troisième je maintiens le bouton appuyé pendant la durée de l’éclusage. C’est simple, il fallait y penser. L’avantage de ce système est bien sûr que l’on n’a pas à attendre la disponibilité de l’éclusier. À l’écluse d’Argenteuil une péniche habitée par des canadiens (Vancouver & Calgary), est en panne de moteur dans l’écluse. Nous sortons des cordages, et, à l’ancienne, nous halons la péniche en arrière pour l’amarrer sur la rive. Puis avec l’aide amicale des habitants de la maison éclusière (des hollandais), passage de l’écluse. C’est un autre avantage de l’automatisation des écluses, cela permet à VNF de vendre les maisons éclusières. Les biefs suivants sont réglés très bas, ce qui est un peu inquiétant car le sondeur sonne de temps en temps. Cette baisse de niveau donne aussi de la laideur au canal car elle laisse apparaître les berges détruites et sans végétation. Cet après midi j’ai souvent la chance de trouver les écluses ouvertes. Lorsque ce n’est pas le cas, debout sur le Baladin, je pousse un tonitruant : « Ohé éclusier ! ». À l’attente d’ouverture d’une écluse, mon cri de liaison a eu des conséquences très fâcheuses pour un câlin en pleine nature. Une sorte de débandade ! Mon arrivée avait été trop discrète. Pause en fin de journée à Montbard. Amarrage au ponton de Nicols, célèbre loueur de bateaux. Personne dans les environs, mais de l’eau et de l’électricité. Grosse fatigue ce soir, soignée avec une douche sous le jet d’eau qui s’avère être d’un stupéfiant bienfait. Soirée en ville, avec une bonne pizza pour reconstituer des réserves. Enfin ici le téléphone passe, et cela fait beaucoup de plaisir d’avoir des nouvelles et de bavarder un peu. Le parcours de cette journée avec ses 20 écluses a été superbe sous un soleil de plomb. Le paysage change constamment de nature, et malgré la vitesse très lente, il n’y a pas un instant d’ennui. Comme nous sommes dimanche, les bateaux loués à Montbard entamaient leur descente avec des trajectoires parfois fortement aléatoires. Des souvenirs pas très lointains me reviennent en mémoire. Mais je suis très prudent pour les croisements, car le bateau que je pilote aujourd’hui, c’est MON bateau.