lundi 17 décembre 2007

Samedi 31 mai 2003



Matin tranquille. Réveil par le bruit des oiseaux, des canards et des avions. Ce sont les trois principaux volatiles de la région. J’approche de la ville ! à la sortie du port deux pont sur la Marne me dessinent une succession de cercle et d’ellipses avec leur reflet dans l’eau tendue comme un miroir. La rivière est belle, calme. Je n’ai jamais navigué sur un nuage, mais cela ne doit pas être plus doux. Au détour d’un méandre, le béton apparaît. C’est l’arrivée sur Meaux. On s’échappe de la ville en entrant sur le canal de Chalifert par une écluse qui monte le bateau de 37 centimètres. Ce canal est étroit, dans une région très boisée. Un petit appontement à Ebly me permet de me faire une petite restauration à ma façon, et bien sûr une petite sieste très confortable. Le ciel est très chaud et la route reprend avec une alternance d’ombre et de lumière. Puis c’est l’arrivée vers la fin du canal avec une belle succession d’écluse, tunnel, écluse. Cet endroit est magnifiquement champêtre et romantique. Un détail, quand on lève la tête, on est sous un grand viaduc du RER. Disney est à peine à 2 kilomètres à vol d’oiseaux. Je les laisse y aller seuls. Ont-ils conscience que la beauté est en dessous et non au bout de leur chemin ? Retour à la Marne, maintenant dans la grande banlieue parisienne. Samedi + soleil = beaucoup de monde sur les berges. J’apprécie cette alternance de solitude et de partage avec d’autres de cette sérénité dans un paysage idéal pour le repos du corps et de l’esprit. Déjà il faut quitter de nouveau la Marne, à Vaires sur Marne c’est l’entrée sur le canal de Chelles, long couloir à la végétation répétitive. Je ai trouvé ces 12 kilomètres hostiles et emmerdants. Il mérite la mention « peu mieux faire » pour les VNF, ce n’est pas une réussite touristique. Mais le bonheur, c’est le retour en Marne avec maintenant une intense activité, zone de scooters aquatiques qui me taquinent et plus loin beaucoup de rameurs. J’entends leurs muscles se contracter et se détendre. Quelle énergie ! Et puis voilà le début de la fin du voyage puisque je suis dans la VILLE entre Bry sur Marne et Neuilly sur Marne. À regarder les propriétés sur les berges, ce n’est pas ici que je rencontrerai la misère des banlieues parisiennes. Navigation le long de l’île d’amour. Quel joli nom ! J’aimerai avoir pour adresse 13, rue de la tendresse sur l’île d’amour. Mais l’île suivante s’appelle l’île aux loups, évidement moins romantique. Le port de plaisance est tout de suite là, il est immense, je cherche une place. J’ai droit à la place n° 28 après négociation et je me fais tout de suite de nouveaux amis qui me donne un coup de main pour amarrer et avec qui je bois l’apéritif en échangeant nos points de vue, nos passions, et beaucoup de bonheur d’être sur l’eau. L’eau est bien l’endroit le plus fluide de la terre. Douche, tenue décente et je pars à la conquête des guinguettes. C’était un phantasme, de ceux que j’ose avouer. La trop forte chaleur de ces derniers jours se transforme en orage et quelques premières gouttes insistantes viennent à ma rencontre alors que j’arrive au Petit Robinson. C’est la guinguette juste avant chez Gègène à Joinville le Pont. Pon pon tous deux nous irons. . . . .Comme dit la chanson. Mais moi je suis seul, dommage, Annie aurai apprécié. Mais les serveurs du Petit Robinson paniquent totalement. Sont-ce que quelques gouttes ou vraiment la grosse pluie ? Leur service est déjà commencé sur la terrasse en bord de rivière. La question : « doit-on faire rentrer tout le monde ? » se lit sur leurs regards hagards. Je suis là, avec mon inconscience habituelle, surpris qu’il n’y ait pas de place. En fait, nous sommes Samedi soir et il faisait très beau aujourd’hui. Mais finalement avec un peu de patience, tout s’arrange et je fais un super repas entrecoupé d’un appel de Jean-Marc qui vient vérifier si mes conditions de vie ne sont pas trop difficiles. Il raccroche rassuré. Je bavarde avec un jeune couple un moment, je les accompagne au bal associé au restaurant. Mais je préfère rentrer me coucher car demain c’est la finale. Retour pédestre au port pour la nuit. La couchette est de plus en plus dure pour mon vieux dos.