jeudi 20 décembre 2007

Mardi 24 juin 2003


Pas de douche ce matin car la dame de Nicols a oublié de me laisser la clef. Heureusement, pour elle, elle à pensé à me faire payer. Bavardage matinal avec le pêcheur de brèmes, puis départ. Arrêt au bout de 1 minute et 30 secondes, car l’écluse qui devait être prête est en train de descendre un gros anglais. À l’écluse suivante, un petit bateau, un voilier sans mât me rejoint et nous faisons route ensemble. Un couple d’anglais à peine moins âgés que moi, ils sont plutôt sympathiques. Déjeuner calme au "port" des Granges sous Grignon ou un autre anglais stationne. Il y a là quelques vieilles maisons plutôt bien retapées, et le port semble être la cour de ces maisons. Reprise de la route à 13h00 jusqu'à l'écluse 55 où une accompagnatrice me prend en charge. Les anglais, eux préfèrent s'arrêter à Venarey les Laumes parce que le guide indique douches et qu'ils sont fatigués. Je continue seul avec mon accompagnatrice. Pas de quoi faire des rêves torrides ! Ainsi je rentre dans la triple chaîne d'écluses de Pouillenay, de Chassey, de Marigny. C'est environ 40 écluses sur 13 kilomètres, avec à chaque fois : arrêter le bateau, s'attacher, tenir et guider le bateau pendant la montée, repartir, recommencer. C'est infernal, c'est impressionnant par le décor, par l'ambiance, par le peu de distance parcourue, par la lenteur, par la fatigue que cela engendre quand on est seul. Mais c'est de cela que j'avais rêvé en lisant les guides de navigation. C'est cela que je suis venu chercher. Au moment où je suis là mes sensations sont bizarres. Beauté de la campagne faite de prairies, de champs et de zones boisées. Énergie et attention constamment soutenue par les manœuvres qu'il faut toujours recommencer.
Rêve ou réalité ? Mais un rêve qu'on réalise, est-il encore un rêve ? Arrivée à Pouillenay, je garde les autres écluses pour demain et après demain, j'arrête. Le port est grand et j'imagine l'époque où les péniches passaient la nuit ici. Mon bateau est bien petit dans ce port vide. En cette fin de journée d'été des enfants jouent et se baigne dans le port. Je leur permets de se servir de l'échelle du Baladin pour remonter et replonger, ils en sont tout heureux. Une petite fille vient m'offrir un gâteau de son goûter pour me remercier. Je ne prends pas le gâteau, mais je garde le sourire. Une autre gamine, plus grande me fait rire car elle a la voix d'Arletty. Atmosphère.