jeudi 20 décembre 2007

Jeudi 26 juin 2003




On continue notre montée, les anglais devant, passez les premiers messieurs les anglais. En fait Chrissie qui grimpe à l'échelle comme un écureuil attrape mes cordes, les passe derrière le bollard, et me les envoie. Cela me simplifie beaucoup la vie, et m'évite de la fatigue. En contrepartie je leur sers d'interprète et éventuellement de guide touristique. Nous avons droit à plusieurs passages en fossé. Le canal est taillé dans un flanc de colline. Deux biefs de 2,4 et de 3 kilomètres nous semblent très longs, les bras et les jambes se relaxent un petit peu. L'accompagnateur du jour n'est vraiment pas souriant. Ça le gonfle vraiment d'avoir à guider des bateaux. Quoi qu'il en soit il aura sa paye à la fin du mois. Fonctionnaires, quand vous n'êtes que ça, ce n'est vraiment pas grand-chose. Quelle image pour les étrangers ! Plusieurs m’on dit qu’ils avaient parfois l’impression de déranger le personnel VNF. Compte tenu que les berges ne sont pas accessibles, nous amarrons pour le déjeuner contre une barge défoncée. Le fond du Baladin touche un peu les cailloux, et le Spica qui a plus de tirant d’eau doit s’amarrer à couple. Nous n’avons pas pu rester en sécurité dans l’écluse parce que le chef ne veut pas. Un chef stupide change complètement la vision que l’on peut avoir de ce canal. En 1968 j’aurai dit : Changeons le chef ! 35 ans ont passés. Des algues s’enroulent un peu sur l’hélice, cela m’inquiète un peu, mais ce n’est pas trop important. Arrivée pour la soirée à Pont Royal, très grand port où il n’y a que nous. C’est beau, c’est triste. On a l’impression d’un canal moribond, alors qu’il est si beau. En fait ce sont ceux qui le gèrent qui le font ressembler à une nature morte. Soirée au restaurant, simple avec Chrissie & Barry. Ils me font part de leurs impressions, ce sont les mêmes que les miennes. En rentrant, ils décourageront peut-être 10 bateaux de venir sur ce canal. Nous sommes les seuls clients. Avec eux la discussion peut être légère, mais jamais banale. Nous parlons de la vie, de nos bonheurs de nos tristesses, de la guerre qui est un sujet d’actualité très présent pour cet été. Ces anglais m’étonnent, je les apprécie beaucoup.