mercredi 19 décembre 2007

Dimanche 8 juin 2003

Aujourd’hui, j’ai la visite de Suzanne et de Maurice. Ils arrivent sous un ciel noir, très chargé de nuages menaçants. La menace est mise en exécution dès leur arrivée et une pluie battante nous joue un air de tambourin avec une belle résonance. Mais ce temps fait des heureux dans le port. Une cannette et ses 9 canetons semblent parfaitement à l’aise sous le déluge. C’est souvent que j’ai la visite de cette petite famille. Le papa, trop vieux, est sans doute parti s’appuyer sur une autre cane. Mais à Paris comme ailleurs, après la pluie, vient le beau temps. Le capitaine du port nous prévient par radio que le feu est au vert, largage des amarres, on file. Le ciel gris ne nous perturbe pas du tout dans notre traversée souterraine, et dès la sortie, miracle le soleil est de retour. C’est amusant parce qu’à peine le soleil revenu les gens reviennent en nombre le long du canal et plus particulièrement aux écluses. Je retrouve la même tranquillité d’hier. À l’écluse 5&4, un éclusier distrait ou inexpérimenté (personnel du dimanche) ouvre d’emblée les 6 ventelles ce qui crée une pression terrible sur le bateau. La tension sur la corde est trop forte, je lâche la corde. Le Baladin fait demi tour comme si, contrarié, il voulait rentrer au port. L’éclusier ferme rapidement les ventelles, je lui dis quelques mots sévères, et nous remettons le bateau en place avec les cordes et avec un sourire un peu crispé. L’incident est clos, nous avons offert un spectacle insolite aux spectateurs, ils applaudissent, merci la foule. Le reste du voyage se poursuit dans le calme et la journée est très plaisante. Nous sommes bien tous les trois, nos bavardages sont entrecoupés de silences complices. Ils apprécient de sillonner Paris de cette manière, de découvrir autrement. Notre repas est pris au delà du grand bassin de la Villette, entre la Géode et le Zenith. Retour à trois bateaux par écluse, le Baladin amarré à couple sur un gros hollandais. Arrivée sereine au port de l’Arsenal. Comme nous n’avons pas envie de nous quitter, nous refaisons un pique-nique à bord. Suzanne & Maurice reprennent le chemin. Au lit car demain je repart par le train.