lundi 17 décembre 2007

Dimanche 1er juin 2003




Dernière étape. Elle sera courte. Je flemmarde au port, quelques photos puis départ vers 10h00. Il fait très beau et c’est Dimanche au bord de l’eau comme le dit la chanson. Dans ce lieu je me sent complètement imprégné par des tas de chansonnettes. Bien sûr les canoës et les avirons sont nombreux. C’est un vrai plaisir de naviguer avec eux, même si certains ne sont pas très respectueux pour mon yacht. Passage le long de l’île Fanac, haut lieu de guinguettes et repaire pour les amoureux et les voyous. Le feu est au vert, je rentre directement dans le tunnel de Saint Maur, à la sortie, un bateau sort de l’écluse. Chance, pas de perte de temps pour cette écluse réputée longue à passer. Certaines mauvaises langues racontent sur les pontons, que l’éclusier aime faire attendre les plaisanciers. Puis de nouveau la Marne plus calme que jamais. La ville est très présente. Passage de l’écluse de Saint Maurice qui signe l’arrivée sur la Seine. Je laisse sortir une péniche, un salut à l’éclusier qui me remet une notice de sécurité pour la navigation sur la Seine. Je croise un TGV qui viens sans doute de Lyon lui aussi. Ses passagers sont partis depuis 2 heures, moi depuis 3 semaines, nous n’avons pas eu les mêmes bonheurs. Sont-ils en train de rédiger l’histoire de leur voyage ? L’hôtel chinois avec son toit reconnaissable marque la jonction de la Marne et de la Seine. Dans un
même instant, j’ai une forte émotion de tristesse en quittant cette rivière et un bonheur immense de me trouver sur la Seine. C’est grand, ça bouge, ce n’est plus pareil. Passage du pont sous le périphérique : je suis à Paris. J’ai envie de le crier. Comme je ne peux pas laisser ce moment de bonheur sans partage, j’appelle Annie. Comme c’est dommage qu’elle n’aime pas beaucoup naviguer. Je longe la rive droite, beaucoup de bronzage en cours sur les berges bétonnées. Pont de Tolbiac, Pont de Bercy, Pont d’Austerlitz, 20 minutes d’attente sur un ponton. Un bateau sort de l’écluse du port de l’Arsenal. Je rentre derrière elle, j’attends l’éclusage, ému. Beaucoup de personnes regardent. Au début, j’ai cru que c’était pour moi, mais c’est le Baladin qui a du succès. C’est vrai qu’il est beau mon bateau ! Le bateau ça fait rêver les gens. Ils ne se doutent pas que moi je suis en train de finir un rêve. Quai d’attente, puis place n° 15, une partie de l’aventure est finie. Beaucoup d’émotion, beaucoup de bonheur, vite le téléphone avec la famille. Il faut absolument partager ces moments heureux, sinon on implose. Discussion sympathique avec Bruno l’éclusier et avec d’autres loups de rivière. Balade en ville après le déjeuner. J’ai peur. Trop de monde, trop de bruit, trop de dangers, trop de trop. Je rentre. Quelques marches pour descendre dans le jardin du port, tout se calme, je ne suis plus sur la même planète. Ici les gens que je rencontre me disent Bonjour, me sourient, pourquoi ?